lundi 30 mai 2016

Moriarty. Le Chien des d'Urberville (2011)

Kim Newman est surtout connu pour son livre Anno Dracula, dans lequel il décrit l'avènement de Dracula à Londres à la fin du XIXe. Dans Le Chien des d'Urberville, il reprend les histoires de Sherlock Holmes en mettant en scène le professeur Moriarty, dont les activités criminelles sont racontées par son bras droit le colonel Moran, qui prend le rôle de Watson.


L'auteur connaît visiblement très bien l'univers de Sherlock Holmes. J'ai reconnu des dizaines de références et j'en ai sûrement loupées tout autant. Dans Désordre à Belgravia et Le Chien des d'Urberville, la narration suit avec une grande précision la nouvelle Un scandale en Bohème et le roman Le Chien des Baskerville. C'est vraiment amusant de revivre ces histoires du point de vue du Mal, Moriarty proposant ses talents de génie du crime à toutes sortes de personnes mal intentionnées. Dans Le Chien des d'Urberville, par exemple, le jeune noble persécuté par un mystérieux chien veut retrouver la paix pour terroriser et exploiter en toute tranquillité le village dont il est le seigneur...

Sherlock Holmes ne fait qu'une rapide apparition à la fin du livre: il ne combat pas Moriarty en participant à ses différentes aventures du côté de la police, c'est vraiment une transposition complète des aventures de Sherlock Holmes où celui-ci est remplacé par Moriarty.

Avec cette idée super intéressante et pas mal d'humour, le livre commençait bien. Mais en fait il a quelques défauts qui ternissent la lecture. Déjà, à force de côtoyer le Grand Méchant Moriarty, on ne le trouve plus si méchant; la complexité de son plan diabolique dans La Ligue de la Planète rouge fait même un peu sourire ("tout ça pour ça?"). Mais j'ai surtout trouvé qu'il y avait un problème de narration. D'une part, j'ai eu du mal à comprendre certains sous-entendus: Moran voit quelque chose de primordial mais ne le décrit pas ou à peine, mais on est censés comprendre ce qu'il a vu... Et puis la méchanceté de nos héros s'exprimant aussi par leur vocabulaire, on lit des passages qui détonnent un peu. Par exemple, Moran appelle Irène Adler "la salope" et ça fait très bizarre de lire "la salope était là" dans la bouche d'un distingué colonel du XIXe... Dans un cas comme dans l'autre, le récit a probablement perdu à être traduit, mais je ne suis pas sure que Kim Newman ait été parfaitement juste dans le ton de son écriture même en version originale.

Du coup, je me demande un peu si je vais lire Anno Dracula, car j'ai peur d'y retrouver ces mêmes problèmes et que la multiplication de références ne soit excessive...Il faudra voir si je le trouve d'occasion.

Le petit plus que vous devez absolument savoir:
Comme la photo ne le montre pas, cette édition de Bragelonne est assez superbe, une partie de la couverture et la tranche des pages étant métallisées. Ça en jette et ça colle plutôt bien à l'époque. Un beau cadeau d'une amie qui est décidément bien trop gentille!

vendredi 27 mai 2016

Femmes pirates. Les Écumeuses des mers (2015)

Chronique express!


À part Mary Read et Anne Bonny, on ne connaît guère de femmes pirates. Et pourtant, il y en a eues... En Europe, aux Caraïbes, en Asie... Un peu partout quoi! Marie-Ève Sténuit se penche sur une dizaine de ces figures méconnues et propose un petit livre très plaisant, bien rédigé et documenté. Elle raconte leurs histoires sur le ton de la narration avant de revenir sur les sources historiques ou d'adopter un ton plus factuel. Le seul petit reproche que je pourrais lui faire, c'est d'être un peu trop court... J'aurais bien doublé le nombre de pages pour continuer l'aventure!

"Il y eut donc des femmes à tous les échelons de la hiérarchie pirate et dans la course, à des postes pour lesquels la langue française n'a pas prévu de féminin: pirate, corsaire, matelot, capitaine, amiral, armateur n'ont qu'un seul genre." 

Pourquoi ce livre?
Parce que l'un des chroniqueurs de l'émission belge Livrés à domicile en a dit beaucoup de bien et a interviewé l'auteur à la Foire du Livre de Bruxelles. Je me suis dit que ça ferait un joli cadeau de la Saint Valentin pour mon Homme qui aime bien les pirates. :)

Le petit plus que vous devez absolument savoir
La couverture est superbe, c'est un très beau livre qui vaut ses 16€ malgré sa petite taille. La photo de ce billet ne lui rend vraiment pas honneur. Ça donne envie de découvrir plus de livres des Éditions du Trésor!

vendredi 6 mai 2016

Tag Lily

Taratata, voilà un petit tag pour parler de moi! Ça n'était pas arrivé depuis un certain temps. Comme j'adore parler de ma petite personne, je m'élance avec enthousiasme. Merci la petite marchande de prose! :)

Que penses-tu des adaptations cinéma?
Bein, pas grand-chose. Comme le dit justement ma tagueuse, difficile de se prononcer d'une manière générale. J'en apprécie certaines, à commencer par Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Je pense qu'il est important de les observer en ne s'attendant pas à retrouver le livre; les deux médias sont trop éloignés pour être comparés dans le détail. Parfois, par contre, l'esprit du film est tellement éloigné de celui du livre que je grince des dents, comme dans Le Hobbit de Peter Jackson.

Quel marque-page utilises-tu?
Tout dépend de ce que je lis: je suis un peu comme ma tagueuse, "Je fais partie du genre de tordues du citron qui s'amusent à marier le roman avec le marque-page"! J'essaye de trouver un rapport entre le livre et le marque-page. Par exemple, j'utilisais mon marque-page du Chat potté quand le lisais Alatriste, histoire de rester dans la cape et l'épée.

Quel est ton coup de cœur 2015?
Difficile d'en choisir un en particulier, mais je dirais Cloud Atlas.

Comment classes-tu tes livres?
Par langue avant tout, puis par taille, puis par genre. Ça marche assez bien car, par hasard, les genres, les tailles et les langues coïncident: par exemple, en français, je lis majoritairement des classiques et de la littérature contemporaine au format poche, tandis que je ne lis qu'en grand format en italien; et en anglais, je ne lis quasiment que du genre en poche. Mais ça peut être variable. Et je déménage dans une semaine, je ne sais pas dans quel genre d'étagère vont finir mes bouquins. :p

Quels sont tes blogs de lecture préférés?
Ceux qui sont dans la blogroll à droite de ce blog. C'est pour ça qu'ils y sont! :)

Des petites habitudes inavouables quand tu lis?
Je ne crois pas. Je bois du thé et j'essaye de choper la Reloue pour faire un câlin. (Encore une fois, comme ma tagueuse...)

Un auteur contemporain que tu aimerais rencontrer et pourquoi?
Carrère je pense... :)

Où achètes-tu tes livres (neufs et occasion)?
J'achète mes livres neufs au Pavé du Canal, la librairie de mon quartier, et les occasions chez Gibert, généralement à Versailles et parfois à St Michel.

En ce moment, quel genre de littérature lis-tu le plus?
Bonne question! Je ne sais pas quoi répondre car aucun genre ne se dégage en ce début d'année...

Un livre à la fois ou plusieurs?
Un seul à la fois, sauf quand le cas de gros pavés que je ne lis pas d'un coup, comme de gros recueils de nouvelles qui pourraient me lasser ou La Destruction des Juifs d'Europe qui m'a pris six mois.

Quelle est ta lecture en cours?
Je suis en train de lire Moriarty de Kim Mewman et Les écumeuses des mers de Marie-Ève Sténuit.

Sur quel site communautaire en rapport avec la lecture aimes-tu aller?
Aucun, je n'ai jamais essayé Babelio et les autres! J'ai juste une liste de pages Facebook liées à la lecture que je consulte quotidiennement pour voir si les blogueurs ont posté quelque chose.

Livre papier ou numérique?
Papier!!! Je n'ai lu qu'une fois en numérique, deux nouvelles gratuites chroniquées ici, et je ne pense pas franchir un jour le pas. Il y a quelques années, j'ai eu peur de finir par devenir l'unique plouc au monde qui n'aurait pas de liseuse, j'avais tissé tout un scénario catastrophe où je ne trouvais même plus de livres en brocante, mais cette terreur s'est atténuée car la transition me semble avoir nettement ralenti. Les gens de mon entourage qui voulaient des liseuses en ont acheté en 2012-2013, mais depuis il n'y a pas eu de nouveaux adeptes, et même les possesseurs de liseuse continuent à lire sur papier.

Quel est ton endroit préféré pour lire?
Mon merveilleux canapé (noir), ou bien mon fauteuil (noir), idéalement près du chat. Mais là, comme je disais, je vais déménager alors ça pourrait changer...

Invite cinq amis à y répondre : Endea (je tente, on ne sait jamais!!), Lilly, Lorhkan, Lune, Oukoulou et Vert (oui, ça fait six ^^).

mardi 3 mai 2016

La gamelle d'avril 2016

Quelques bonnes choses en ce mois d'avril, qui est encore passé à la vitesse de l'éclair et ne m'a pas laissé beaucoup de temps.

Sur petit écran

Passage à tabac (Murder Ahoy!) de George Pollock (1964)
Un vieux et excellent film sur Miss Marple, la célèbre détective d'Agatha Christie. J'avais beaucoup aimé Le train de 16h05 (Murder, She Said) et j'ai retrouvé le même humour et le même personnage coriace et hilarant brillamment campé par Margaret Rutherford, qui mène cette fois-ci l'enquête sur un bateau.


Kingdom of Heaven de Ridley Scott (2005)
Kingdom of Heaven a tout pour me plaire: il est truffé d'acteurs que j'aime, de chevaliers lourdement armés, de chevaux superbes et d'épées en tout genre. Il est en outre plutôt juste dans son propos et abouti dans sa technique: Ridley Scott est vraiment très fort pour mettre en scène des batailles réalistes mais faciles à comprendre pour le spectateur et pour camper des personnages aux personnalités très fortes en peu de plans. J'ai beaucoup apprécié que Saladin soit un chef de guerre extrêmement charismatique et qu'il soit entouré, au même titre que le roi des Francs, d'un conseiller sympathique et d'un conseiller plus obsédé par la religion. Orlando Bloom a probablement eu ici son meilleur rôle, qu'il remplit très bien et avec une certaine sobriété appréciable. David Thewlis est sous-exploité mais absolument mythique; Jeremy Irons est brillant; Edward Norton a une présence réelle en dépit de son masque; Eva Green est irrésistible et lumineuse, une vraie femme forte dans ce monde d'hommes; et deux acteurs que j'aime beaucoup (le chef des loups-garous d'Underworld et Lucius Vorenus de Rome) tiennent de petits rôles. Même si Ridley Scott dérape parfois dans le culcul, je suis vraiment très fan de ce film et de son œuvre en général.


Sur grand écran

Kung-fu panda 3 de
Jennifer Yuh Nelson et Alessandro Carloni (2016)
Dessin animé rigolo mais largement dispensable. Je suis très peu friande de cette série. Je trouve que Shrek a très bien fait le boulot du dessin animé parodique avec anti-héros et que les tentatives de reproduction manquent complètement d'intérêt. Bon, ce n'est pas non plus la torture, j'ai ri.


Le fantôme de Canterville de Yann Samuel (2016)
Une comédie française qui adapte Oscar Wilde avec humour et peps. J'ai beaucoup rigolé. J'ai envie de voir des films sur les maisons hantées depuis que j'ai revu Casper et lu Atlas des brumes et des ombres.


Truth: le prix de la vérité de James Vanderbilt (2016)
Un beau film sur une affaire journalistique qui a fait trembler CBS et l'élection présidentielle américaine de 2004, le documentaire qui révélait que Bush avait évité le Vietnam grâce à ses appuis politiques. Malgré quelques plans un peu ratés, c'est un film très réussi, avec une bonne dose de tension, des acteurs excellents (Cate Blanchett et Robert Redford au sommet, c'est juste hallucinant) et un flou relatif qui demeure jusqu'au bout et te pousse à te demander quelle est la vérité. Forcément, j'ai été le plus marquée par les scènes concernant la relation du personnage de Cate Blanchett avec son père, notamment une conversation téléphonique de quelques secondes à peine mais d'un sadisme absolu, mais c'est un film qui vaut vraiment la peine et qui redonne foi en la profession de journaliste. (Ce matin, malheureusement, j'ai écouté France Info et ma foi a à nouveau disparu.)

 


Démolition de Jean-Marc Vallée (2016)
Un homme perd sa femme dans un accident de voiture. Dix minutes après qu'on lui ait annoncé le décès, le paquet de M&Ms qu'il a acheté dans le distributeur de l'hôpital reste coincé. Il demande donc un remboursement à la société et commence à lui envoyer de longues lettres sur sa vie.

Voici un bon exemple de film que j'ai bien fait de regarder jusqu'au bout: pendant la première moitié du film, je n'ai pas aimé, je ne ressentais aucune empathie pour le personnage principal, qui manque lui-même singulièrement d'empathie avec le reste du monde, et je m'ennuyais assez. Puis un ado est entré en scène et a réveillé mon intérêt et ma sympathie. Je ne peux tout de même pas dire que j'ai vraiment aimé, mais je suis au moins rentrée dans le film. Je dois aussi dire que c'est un film assez fin sur le deuil, loin des productions formatées du moment.

Du côté des séries

Le deuxième épisode de la cinquième saison d'Inspecteur Barnaby.


Et le reste

J'ai dû regarder deux épisodes de Livrés à domicile sur la RTBF. J'ai lu Cheval Magazine en fin de mois, un vieux numéro d'Esprit Yoga prêté par ma prof et Translittérature, le magazine de l'Association des traducteurs littéraires de France, une lecture toujours passionnante. Par contre, je n'ai toujours pas entamé mon hors-série du Point sur Paul, Augustin et Thomas... Ce n'est pas très efficace tout ça.



Espérons faire mieux en mai,
mais comme je déménage, ça m'étonnerait! ^^