samedi 4 avril 2015

Les Diaboliques (1874)

Après L'Ensorcelée, deuxième rencontre avec Barbey d'Aurevilly via un recueil de nouvelles sur des figures de femmes "diaboliques". En toute honnêteté, je ne les ai pas trouvées si diaboliques que ça, mais je prends ce qualificatif comme un compliment.


Toutes les nouvelles partagent une mise en place extrêmement lente. Par exemple, un narrateur propose de parler de quelqu'un, mais commence par en dresser le portrait pendant cinq pages, puis il est interrompu, revient à son sujet, explique que ce quelqu'un lui a un jour raconté que... Bref, l'action à proprement parler est très limitée et se condense à la fin de chaque nouvelle, et si on n'aime pas l'ambiance et la langue de Barbey, il est certainement impossible de s'intéresser à ces textes.

Le Rideau cramoisi
Une histoire improbable typique du XIXe, époque à laquelle la santé des femmes était bien fragile! Malgré cet aspect absurde, j'ai bien aimé cette nouvelle et le contexte dans lequel le vicomte de Brassard raconte son histoire. Une route de nuit, des villes entrevues par la fenêtre, des questions et des souvenirs qui refont surface...

Le plus bel amour de Don Juan
Un texte moins marquant. En plus, je l'ai lu dans de mauvaises conditions. Je n'ai pas trop d'avis, si ce n'est que l'éducation sexuelle des jeunes filles a bien évolué, fort heureusement!

Le Bonheur dans le crime
Une très belle langue pour ce texte que j'ai beaucoup aimé, et où la femme pourrait en effet être qualifiée de diabolique pour ses actions. Mais bizarrement on n'y pense guère tellement on est sous le charme de ce personnage "plus grand que nature".

Le dessous de cartes d'une partie de whist
Une nouvelle macabre et glaçante très réussie dont j'ai adoré la chute. Les résédas auront peut-être quelque chose d'inquiétant après votre lecture.

À un dîner d'athées
Autre nouvelle macabre, mais beaucoup plus triste, dans laquelle un ancien soldat de Napoléon se souvient d'une femme d'exception qui partageait la vie d'un de ses officiers pendant la campagne d'Espagne. J'ai beaucoup aimé.

La Vengeance d'une femme
Une vengeance bien froide pour cette femme à l'orgueil aussi démesuré que celui de son mari. Pas sûre que cela en ait valu la peine...

Pour les amateurs de la littérature du XIXe, ce recueil est certainement un grand plaisir tellement sa langue est élégante et fluide. Le fait qu'il ne s'y passe pas grand-chose rebutera par contre beaucoup de lecteurs. À vous de voir.

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