lundi 29 septembre 2014

Perspectives cavalières (2003)

Chronique express!


Après L'Écuyer mirobolant et La Chute de cheval, voilà le livre de Jérôme Garcin qui m'a le plus touchée et le plus parlé. Perspectives cavalières est un recueil de courts textes sur des emblèmes, des maîtres ou des caractéristiques du monde équestre, une suite de considérations sur la place du cheval dans la vie de l'auteur et de l'humanité en général. On voyage un peu: si on est le plus souvent en Normandie, on se promène aussi en Angleterre et en Orient. On y rencontre des chevaux de tout type et des cavaliers passionnés, rigoureux, amoureux... Un cavalier qui monte sans jambes et un célèbre cavalier devenu piéton. "Je fais mien ce regard émerveillé et dissident d'avant la science. Les chevaux, je les monte comme je les rêve, ils ne touchent pas terre, ils échappent aux lois de la gravitation et au règne animal." Tout le livre est à l'image de cette phrase de l'introduction. C'est un bel hommage à cet animal qui donne du sens et de la beauté à nos vies, à son élégance et sa capacité à nous faire vivre dans l'éphémère de la sensation. À lire de préférence après avoir monté, quand malgré une bonne douche vous reconnaissez encore l'odeur de votre monture sur le bout de vos doigts...

Jérôme Garcin, Perspectives cavalières
Éditions Folio, 148 pages, 5€

samedi 27 septembre 2014

Ikebukuro West Gate Park II (2000)

Chronique express!


On prend les mêmes et on recommence: avec Ikebukuro West Gate Park II, on est dans la droite ligne de Ikebukuro West Gate Park. Ira Ishida remet en scène Makoto, le vendeur de légumes "solutionneur d'embrouilles" toujours mêlé malgré lui aux grands et petits mystères du quartier d'Ikebukuro à Tôkyô. Un môme qui passe son temps à compter (les gens, les voitures, les plats...), une petite fille dont la maman prostituée a des problèmes, des faussaires et des SDF aux os brisés, voilà le programme de ce deuxième tome aussi sympathique que le premier. Je suis décidément fan de Makoto, de son ironie, de son cynisme et de sa tendance à réfléchir pendant des heures en écoutant de la musique classique, et j'ai un peu craqué pour Takashi, le king des G-boys, un des gangs du quartier, le beau gosse glacial. Je lirai certainement la suite! :)

Ira Ishida, Ikebukuro West Gate Park II
Éditions Picquier Poche, 288 pages, 7,10€

jeudi 25 septembre 2014

Mauvais genre (2013)

Chronique express!



Avec Mauvais genre, Chloé Cruchaudet a écrit (et dessiné, évidemment ^^) une bien belle bande dessinée sur Paul, un soldat de la Première Guerre mondiale qui, ayant déserté, se travestit en femme pour vivre incognito à Paris avec son épouse, Louise. Mais ce changement de sexe n'est pas facile pour tout le monde, et, au fur et à mesure que Paul devient Suzanne, sa relation avec Louise se complique. Malgré quelques scènes crues, il y a beaucoup de pudeur dans cette bande dessinée, et j'ai vraiment beaucoup apprécié le personnage de Louise, qui me semble la véritable héroïne de l'histoire et qui transmet une douceur et une patience incroyables. Quant au passage du masculin au féminin, il est aussi très bien traité, avec ces belles touches de rouge dans une BD tout en noir et blanc. Une belle réussite et l'impression, une fois de plus, qu'il y a vraiment de la qualité en bande dessinée et que les auteurs que je rencontre (Chloé Cruchaudet ici, Guy Delisle et Emmanuel Lepage précédemment) ont vraiment quelque chose à dire. Merci Oukoulou pour ta chronique qui m'a fait réserver cette BD à la bibliothèque! :)

Allez donc voir ailleurs si cette BD y est!

mardi 23 septembre 2014

Ouragan (2010)

Chronique express!


Quatrième et dernier livre prêté par les parents de l'Homme, Ouragan de Laurent Gaudé restera celui qui m'a le plus plu et le seul à m'avoir marquée. Ce roman polyphonique décrit l'arrivée de Katrina sur la Nouvelle-Orléans à travers les yeux de plusieurs habitants de cette ville condamnée. Il est vraiment difficile de rendre le style de l'auteur, très dur, et ses descriptions très efficaces des éléments déchainés. J'ai ressenti une vraie tension pendant ma lecture: face au malheur des personnages, certains desquels étaient perdus dans leur vie avant même Katrina, face au vent qui s'abat et à l'eau qui monte, face à la souffrance et la panique des réfugiés du Superdome, et surtout face à la menace humaine qui demeure. Je pense que l'idée de coupler la menace des éléments à celle de l'être humain était assez brillante. Seul bémol: une trop grande propension d'un personnage noir à accuser tous les Blancs de la ville de racisme. Je ne suis pas sûre que tous les Blancs de la Nouvelle-Orléans aient laissé les Noirs des quartiers pauvres se noyer volontairement. Mais mettons cela sur le compte de cent ans de discrimination au quotidien (le personnage est très âgé ^^) et passons. Un vrai bon livre et un auteur à retenir.

Laurent Gaudé, Ouragan
Éditions J'ai lu, 158 pages, 5,50€

dimanche 21 septembre 2014

Yellow Birds (2012)

Chronique express!


Troisième livre prêté par les parents de l'Homme, Yellow Birds de Kevin Powers est celui qui m'a touchée le moins. Récit d'un soldat américain revenu d'Irak, qui se souvient d'un autre soldat qui, lui, n'est pas revenu, ce roman m'a surtout semblé enfoncer les portes ouvertes: la guerre, c'est terrible et les soldats reviennent traumatisés. En plus, lire un livre traduit de l'anglais est vraiment difficile pour moi, car je trouve que plein de familiarités ne passent pas en français et "sentent la traduction": l'original anglais clignote sous mes yeux sans même que j'aie besoin d'y réfléchir. Attention, je ne veux pas critiquer gratuitement le travail des confrères qui s'y sont attaqués; mais je trouve difficile d'en faire abstraction. En plus, lorsque notre narrateur en arrive enfin à l'événement autour duquel tout tourne, il le traite très vite, sans aucune forme d'émotion, et voilà que le livre est fini. Je ne comprends donc pas trop pourquoi ce livre a gagné un prix du Monde... Mais je vous laisse avec deux citations qui m'ont quand même marquée.

"Je voulais dormir, c'est tout. Un souhait passif, que je ne réalisais pas. Bien entendu, la ligne de démarcation est mince entre ne pas vouloir se réveiller et vouloir véritablement se tuer, et même si pour ma part, je ne découvris que plus tard que l'on peut marcher un long moment sur cette frontière sans le remarquer, n'importe lequel de vos proches comprend ce qui vous arrive dans ces moments-là, et c'est alors que surgissent toutes sortes de questions sans réponse."
[Je ne suis pas du tout d'accord avec la considération sur les proches, mais la première partie me semble bien vraie.]

"Car comment peut-on évaluer la déviance si on ignore la norme?"

Kevin Powers, Yellow Birds
Éditions Le Livre de poche, 236 pages, 6,60€

vendredi 19 septembre 2014

Zakuro - Au coeur du yamato (2009)

Chronique express!


Deuxième livre prêté par les parents de l'Homme, Zakuro constitue mon énième échec en matière de littérature japonaise. Aki Shimazaki écrit très joliment, on ne peut pas le nier (et je ne trouve pas de nom de traducteur, ce qui me laisse penser que cette femme née au Japon et habitant au Québec écrit directement en français), et le sujet de ce livre, totalement nouveau pour moi, est tout à fait intéressant. Notre personnage principal, Tsuyoshi Toda, retrouve la trace de son père, porté disparu en Sibérie depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale. C'est l'occasion de se pencher sur le sort de milliers de soldats japonais, détenus en URSS après la défaite du Japon, dans des conditions bien sûr épouvantables. Les relations Japon-URSS ont été influencées par ce point pendant des dizaines d'années. Mais, parvenue au bout de ces 140 pages, il ne m'en reste pas grand-chose: c'était agréable, et la présence de cet homme si près de la famille qui l'attend depuis des lustres était intrigante et laissait présager d'une certaine réflexion sur l'identité, mais globalement il s'agit d'une lecture vite oubliée. Si je n'avais pas obligé ma mémoire à fonctionner suffisamment pour écrire cette chronique, je serais déjà incapable de dire de quoi il en retournait...

Aki Shimazaki, Zakuro
Éditions Babel, 140 pages, 6,70€

mercredi 17 septembre 2014

Le Sermon sur la chute de Rome (2012)

Chronique express!


Prix Goncourt 2012, chaudement recommandé par mon comité de lecture et les parents de l'Homme, Le Sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari est un livre intéressant et bien écrit sur une certaine inévitabilité du malheur. En suivant le parcours de deux amis d'enfance qui ouvrent un bar dans un village corse, Jérôme Ferrari décrit avec justesse et lucidité deux familles et toute une série de personnages plus ou moins torturés ou perdus. C'est toute la petitesse de l'espèce humaine à sa capacité à se tromper qui ressortent ici. Mais, malgré ce bilan positif, soyons honnêtes: il ne s'agit pas du chef d’œuvre annoncé. Dans dix ans, si ce n'était pour ce billet, je serais bien incapable de m'en souvenir. Les phrases très longues de Jérôme Ferrari font preuve d'une vraie maîtrise, mais le procédé est un peu trop répétitif et étudié pour vraiment marquer ou transmettre de réels sentiments. C'est de la littérature très léchée et, par là même, un peu froide. Les références au sermon sur la chute de Rome ne m'ont pas semblé très utiles, sauf peut-être à renforcer cette image de littérature "huppée". Mais il y a une vraie compétence d'écriture et, si je ne l'avais pas lu dans les conditions de stress et de fatigue dans lesquelles je me trouvais ce jour-là, je l'aurais peut-être plus apprécié. Je vous le conseille donc avec modération, mais plutôt positivement, d'autant plus que le contenu est vraiment pertinent. Typiquement le livre à emprunter à la bibli!

Jérôme Ferrari, Le Sermon sur la chute de Rome
Éditions Babel, 207 pages, 7,70€

lundi 15 septembre 2014

Les Lumières de septembre (1995)

Chronique express!


Après Le Prince de la brume et Le Palais de minuit, Les Lumières de septembre est le troisième et dernier roman jeunesse de Carlos Ruiz Zafón à avoir été réuni dans la "trilogie de la brume". Après l'Inde, retour en Europe, plus précisément en Normandie, pas loin du Mont Saint-Michel, dans un joli village bien tranquille où de jeunes adolescents vont, à nouveau, être témoins de faits mystérieux. Les ingrédients: une jeune fille fraîchement débarquée de Paris avec sa famille, dont la mère, veuve, a trouvé du travail dans un sombre manoir peuplé d'automates; un vendeur de jouets à la retraite qui vit dans ledit manoir avec sa femme malade, coupée du monde; un jeune garçon du coin qui passe ses journées sur son voilier; et une ombre malsaine qui rôde dans le manoir, où les automates, parfois, ne sont pas aussi immobiles qu'ils devraient l'être... On retrouve les grands thèmes de Carlos Ruiz Zafón, comme l'affrontement entre l'innocence et la cruauté, l'ombre et la lumière, des jeunes gens bien décidés à fourrer leur nez dans ce qui ne les regarde pas, l'amour et la malédiction qui va souvent avec. Plus cette petite atmosphère effrayante qui, si elle n'empêche pas de dormir, vous fait regarder autour de vous d'un œil soupçonneux si vous lisez seule après la tombée de la nuit. Décidément mon roman préféré de cette trilogie, Les Lumières de septembre n'est pas exempt de défauts (notons notamment quelques références à La Rochelle qui m'ont fait douter de la bonne connaissance de la géographie française de l'auteur ^^) mais est très plaisant et efficace: à mettre entre les mains de tout ado dont vous souhaitez assurer l'éducation littéraire.

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!

samedi 13 septembre 2014

Ce qu'il advint du sauvage blanc (2012)

Chronique express!


Très joliment écrit, Ce qu'il advint du sauvage blanc de François Garde est un double récit: d'une part, un chapitre sur deux, on assiste à l'arrivée de Narcisse Pelletier, un matelot français, sur les terres d'Australie où son navire l'a oublié, au milieu du XIXème; de l'autre, un chapitre sur deux, on lit la correspondance d'Octave de Vallombrun, un scientifique français qui a pris sous son aile ce "sauvage blanc", ramené à la civilisation après dix-sept années passées chez les "sauvages". On assiste donc à deux chocs culturels en parallèle: plus on en apprend sur comment Narcisse s'est retrouvé seul et a rejoint d'une tribu d'aborigènes pour survivre, plus on découvre comment Octave essaye de le ramener dans la culture française et d'en refaire un homme blanc comme les autres. Cette structure très intéressante renforce l'attrait des événements, fascinants en eux-mêmes. Un petit bémol néanmoins pour la fin, un peu creuse à mon goût, qui fait que ce livre ne me marquera pas durablement. À lire cependant.

Allez donc voir ailleurs si ce sauvage y est!
L'avis d'une membre de mon comité de lecture (le livre faisait partie de la sélection de l'époque)

François Garde, Ce qu'il advint du sauvage blanc
Éditions Folio, 384 pages, 7,40€

mercredi 10 septembre 2014

Le Livre des contes perdus I (1983)

Presque un an (hm hm!!) après l’avoir reçu en cadeau, ma lecture de l’immense pavé The History of Middle-Earth a enfin commencé avec The Book of Lost Tales, part 1.


Avant de vous dire plus précisément ce que j’en ai pensé, je voudrais repréciser quelques petites choses sur cette œuvre. Vous, lecteurs que je connais dans la vraie vie ou via les blogs, savez certainement que Le Hobbit, publié en 1937, et Le Seigneur des Anneaux, publié en 1954-1955, sont les deux seuls romans connus publiés par Tolkien de son vivant. [Je précise "connus" car ses autres œuvres, à l’exception peut-être de Tom Bombadil, n’ont pas du tout eu le même retentissement et la même influence et que je vais donc les ignorer dans cette chronique.]

Le Silmarilion, qui forme avec les deux premiers la "trilogie Tolkien" que le commun des mortels lit généralement, est une œuvre posthume, publiée en 1977, soit quatre ans après sa mort, grâce au travail de son fils Christopher Tolkien et de Guy Gavriel Kay, qui ont trié ses nombreux écrits pour en former le roman qu’il rêvait de publier un jour. Inévitablement, l’auteur étant décédé, ils ont dû faire des choix et privilégier certaines pistes au détriment d’autres. Quand les notes de Tolkien himself indiquaient quelle version d’un récit il souhaitait conserver, ils ont pu respecter ses choix. Dans le cas contraire, une part d’arbitraire est entrée en jeu.

Dans ce contexte, qu’est-ce que The History of Middle-Earth?

Et bien, c’est tout le reste: les essais, les notes, les versions et les histoires que Tolkien a laissés derrière lui à sa mort et qui n’ont pas trouvé leur place dans Le Simarilion.

Autant vous dire qu’il ne faut pas s’y attaquer en croyant lire un roman, ni même un roman dense comme Le Silmarilion; il s’agit vraiment d’un travail de recherche présentant parfois plusieurs versions d’un même passage. Chaque chapitre est précédé et suivi des explications de Christopher Tolkien, qui explique sur quel type de support son père a écrit, en quelle année et en quel lieu, en quoi cette version est différente de celle du Silmarilion, en quoi tel élément est en contradiction avec un autre, quel détail est intéressant pour montrer le cheminement de son père, quel nom est une variante de tel autre, etc etc. 

Je précise tout cela pour vous mettre en garde. Car j’avais beau le savoir, le choc a été rude! C’est bien la première fois que Tolkien est tellement tolkienesque que ma lecture en devient difficile. 

Le Livre des contes perdus I se compose de dix chapitres et fait un peu moins de 300 pages dans mon édition. Dans le premier, Eriol, un homme, réussit à parvenir à Tol Eressëa, une île au large des terres des dieux où se trouve notamment Valinor. Il y rencontre des elfes qui lui racontent l’histoire de la création du monde. Ce livre suit donc le même chemin que Le Silmarilion: Iluvatar crée le monde, les Valar descendent sur la Terre, Melko (le futur Melkor Morgoth) commence à semer le trouble, les elfes apparaissent en Terre-du-Milieu puis rejoignent Valinor, et ainsi de suite jusqu’au réveil des hommes. 

Je dois vraiment dire que découvrir encore plus de richesse au monde de Tolkien est passionnant. Ses autres livres m’ont toujours laissée bouche bée, mais on prend encore plus conscience ici de la quantité de travail que cet homme a abattue. Dès les années dix, il rédige des poèmes et des bouts de récit en plus de son travail et ne s’attaque à rien de moins qu’à la création du monde! C’est vraiment extraordinaire et mon admiration pour lui n’en a que redoublé. (L’énième coup porté aux miettes de mon égo d’adolescente qui voulait devenir écrivain, en revanche, m’a fait du mal, je dois le dire.) 

En revanche, ce qui a rendu cette lecture si difficile, c’est le style ultra archaïsant. Tous ces "Know then that" et ces "but" qui ne signifient jamais "mais" et ces "thou" et "hast" à gogo, et ces phrases interminables sur les prémonitions des uns et des autres ont bien failli me faire abandonner. Sans compter que lire quatre versions d’affilée d’un même texte dont Tolkien n’a changé qu’environ un quart est une mission à même de décourager les plus braves. 

Un exemple : "When their woes are now at the blackest and scarce any look for return of any joy again, behold winter unfurls her banners again and marches slowly south clad in ice with spears of frost and lashes of hail." Techniquement, cette image de l’hiver est très cruelle et très belle. Mais j’ai dû lire la phrase deux fois pour la comprendre et quand le problème se présente un paragraphe sur deux, on peut dire que la lecture est laborieuse. 

J’ai donc mis un gros mois à lire ce livre, dont je lisais un chapitre de temps en temps et dont j’ai ignoré totalement l’annexe présentant l’étymologie de tous les noms propres utilisés. Sachez néanmoins que "there can be no doubt that the original meaning of Ilúvatar was ‘Sky-father’", et avouez que cette information primordiale va révolutionner votre journée et que vous m'en remercierez longtemps, lol. 

Je crains que le prochain volume, Le Livre des contes perdus II, ne soit tout aussi difficile, les écrits concernés remontant tout aussi loin dans le temps. Il est amusant de penser que Tolkien, dans sa jeunesse, écrivait de manière encore plus archaïque que dans ses écrits les plus célèbres! Mais l’adepte que je suis ne reculera devant rien et j’en viendrai bien à bout. Rendez-vous dans deux ou trois mois pour la suite!

dimanche 7 septembre 2014

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part (1999)

Chronique express!


Une relecture pour ce recueil de nouvelles d’Anna Gavalda qui a marqué la rentrée littéraire 1999 et a rendu cette écrivain célèbre. J’en ai pensé à la deuxième lecture la même chose qu’à la première, il y a trois ans: ce recueil n’est pas parfait et s’essouffle un peu sur la fin (peut-être aurait-il été plus judicieux de classer les nouvelles dans un autre ordre), mais il est néanmoins vraiment pas mal et mérite le succès (peut-être pas les quasi deux millions d’exemplaires dont parle Wikipédia, mais certainement le succès). Déjà parce que Gavalda sait adopter des tons très différents qui rendent ses personnages hétéroclites tout à fait crédibles, quel que soit leur milieu. Et ensuite parce qu’elle saisit avec justesse des petites choses du quotidien qui font la tristesse ou la joie des hêtres humains que nous sommes, ou bien ces évènements terribles qui nous laissent démunis. J’en retiens surtout I.I.G (glaçante; à ne surtout pas lire dans l’attente d’un heureux évènement), Cet homme et cette femme (trois pages très réussies), Permission (qui donne son titre au recueil dans un souhait qui m’a beaucoup touchée), Le fait du jour (flippante dans sa banalité), Catgut (sadique à souhait) et Junior (très drôle). Pour la modique somme de cinq euros, c’est vraiment une lecture à retenir si on veut tenter un peu de littérature "blanche"!

Anna Gavalda, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part
Éditions J’ai lu, 156 pages, 5€

vendredi 5 septembre 2014

De la Terre à la Lune (1865)

Chronique express!


C’est toujours un plaisir de lire Jules Verne et De la terre à la Lune n’est pas venu contredire cette vérité. S’il y a un peu trop de chiffres (et surtout de chiffres écrits en toutes lettres suivis d’unités de mesure qui ne me/nous parlent pas, comme par exemple la lieue), ce roman est juste un bonheur tellement il est passionnant, se lit facilement et est DRÔLE. Je tiens à écrire drôle en majuscules car l’humour de Verne est juste croustillant à souhait: il se moque constamment de ses personnages et de l’humanité et on ne peut qu’exulter! Je n’ai pas forcément éclaté de rire mais j’ai vraiment trépigné d’amusement et d’excitation. En plus, la vieille édition des années soixante du Livre de Poche est parfaitement adaptée à cet univers rétro, et je suis restée comme toujours impressionnée par la modernité de cette science-fiction si visionnaire qu'on l'appelle désormais de l'anticipation. Pour finir, je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter l’histoire, mais je vous dirai que tout ceci m’a donné une furieuse envie d’aller faire Space Mountain! Dommage que j’aie désormais si peur des montagnes russes…

"Le canon Rodman, qui portait à sept milles un boulet pesant une demi-tonne, aurait facilement renversé cent cinquante chevaux et trois cents hommes. Il fut même question au Gun-Club d'en faire une épreuve solennelle. Mais, si les chevaux consentirent à tenter l'expérience, les hommes firent malheureusement défaut."

Jules Verne, De la Terre à la Lune
Éditions Le Livre de Poche, 254 pages, 4,60€
(Pour l'édition photographiée ici, compter entre 2 et 4€ en brocante ^^)

mercredi 3 septembre 2014

Le Salon d'ambre (1999)

Chronique express!


Dommage que ce roman de Matilde Asensi soit un peu superficiel et que sa fin soit bâclée, car il est très efficace et présentait le potentiel d’un très bon polar/roman d’aventures. Ana, une voleuse espagnole de très haut niveau, reçoit pour mission de voler un tableau russe dans un château allemand. Le commanditaire du vol est prêt à payer plusieurs centaines de milliers de dollars pour s’emparer d’un tableau qui n’en vaut que 35 000… Ana ne tarde pas à se rendre compte qu’une autre toile est collée au dos de ce tableau et que sur celle-ci figure un message codé indiquant où se trouve le Salon d’ambre, une superbe réalisation architecturale dérobée par les nazis en 1941 en Russie. (Allez voir les photos de la reconstitution qui en a été faite après la guerre, c’est incroyable… !) Un peu de Da Vinci Code, un peu d’Indiana Jones, un peu de Monuments Men: ce roman jongle entre action et humour et se lit d’une traite. Dommage qu’il soit, comme je le disais, trop léger au final et que la fin soit traitée bien trop vite et avec des procédés bien trop vus (le méchant qui raconte tout son plan dans les moindres détails car il pense tuer le héros dans les dix minutes, c’est agaçant de déjà-vu et de manque de vraisemblance…). Une lecture très sympa néanmoins et une auteur que je relirai certainement à l’occasion.