dimanche 8 décembre 2013

La Planète des singes (2001)

Voilà enfin la célèbre Planète des singes de Tim Burton, celle qui a fait couler tant d'encre et qui m'avait moi-même laissée quelque peu perplexe au cinéma... Il y a en effet beaucoup à dire!

Maintenant que je connais les films précédents, celui-ci est beaucoup mieux passé. Il fait preuve d'une certaine continuité avec ses prédécesseurs et propose des clins d’œil que j'ai appréciés. Charlton Helston qui répète sa phrase culte, mais sous les traits d'un singe, c'est assez délicieux. Les ruines du vaisseau spatial, avec les cages en fer toutes déformées, rappellent la New York souterraine ravagée par les bombes nucléaires de Le Secret de la planète des singes. Le secret des origines est dissimulé dans la Zone interdite... Et on retrouve les trois grandes espèces de singe et la présence d'un dogme incontestable (bien que les orang-outans soient très discrets et que les catégories sociales – religieux, militaires et savants – ne soient pas réparties par espèces comme avant).

Le seul élément des vieux films que j'aurais aimé voir disparaître, c'est la présence d'une jeune femme fort peu vêtue... Mais au moins, cette fois-ci, elle sait parler... J'imagine qu'il y a eu du progrès entre 1970 et l'an 2000...

Ce film présente aussi des plus. Franchement. L'aspect visuel est beaucoup plus exploité, et ce dès le générique que l'Homme et moi avons trouvé assez canon.


Par exemple, les singes portent des armures tellement travaillées qu'elles pourraient pratiquement être utilisées pour Le Seigneur des Anneaux. Leurs visages sont beaucoup plus intéressants et expressifs qu'auparavant. Et, surtout, ils tiennent nettement plus du singe: ce ne sont pas juste des acteurs affublés d'un costume et imitant vaguement une démarche simiesque. Ils marchent à quatre pattes et grimpent aux arbres. Ils se reniflent lorsqu'ils se rencontrent. Ils ne se tiennent pas bien droits. Et cette forme de réalisme est vraiment appréciable.


En fait, le seul vrai défaut que j'ai trouvé à ce film est la faiblesse des dialogues. Ira, le personnage d'Helena Bonham-Carter, est la seule à émettre des phrases complexes et sensées. Pour les autres, et notamment les deux personnages humains principaux, on ne vole vraiment pas très haut: ils nous sortent des répliques de film d'action toutes bêtes.


D'un point de vue plus personnel, j'ai été déçue par la prestation de Michael Clarke Duncan, qui joue le général gorille Attar, et j'ai trouvé dommage que le film ne trouve pas un grand sujet d'actualité à exploiter en fond, comme les vieux exploitaient la peur du nucléaire. Tout au début, les modifications génétiques apportées aux singes du vaisseau Oberon sont bien citées, mais elles ne servent qu'à justifier ce qu'il arrivera plus tard à ces singes et ne sont pas du tout là pour faire réfléchir le spectateur. En fait, on a vraiment affaire à un film d'action plutôt qu'à un véritable film de science-fiction.

Mais ces petits bémols n'ont pas fait de ce film un mauvais moment, d'autant plus que, outre les aspects positifs que j'ai déjà abordés plus haut, j'ai eu de vraies bonnes surprises grâce aux acteurs jouant les singes. Notamment grâce à Helena Bonham Carter, qui joue vraiment très bien et donne vie à une singe remarquable.


Une fois compris qui était Paul Giamatti, j'ai aussi beaucoup aimé son personnage de marchand avide et dégonflé... et finalement très drôle. En outre, le méchant de la situation, Thade, est un très bon méchant. Il m'a assez fait flipper. Son visage à mi-chemin entre la bestialité et l'humanité véhicule toute sa haine et son mépris. Il m'a fait penser à Scar... Et enfin, la courte apparition de Charlton Helston est vraiment très bonne, d'autant plus que son visage est très travaillé et un des meilleurs du film.



Un mot sur la fin. Cette fois-ci, vu que je me souvenais que je n'avais rien compris aux cinq dernières minutes du film au cinéma, j'ai guetté les indices permettant de comprendre où et quand se passe l'action. Et j'ai compris. Du coup, la fin m'est de nouveau tombée dessus comme... je ne sais pas... un gros coup de massue sur la tête. J'y ai d'abord reconnu un clin d'oeil au livre et j'ai exulté; puis, quand le personnage de Mark Whalberg se rapproche de la statue, je n'ai plus rien compris. Heureusement, l'Homme a proposé une solution qui est très certainement celle que Burton avait en tête, et soudain tout avait un sens et permettait même de faire une suite. On voit qui de nous deux réfléchit à des scénarios. ;)


[Spoiler] Du coup, toute l'intrigue du film se passant sur une autre planète qui n'est pas du tout la Terre (et qui a deux lunes, au cas où on se poserait la question), je ne m'explique pas comment il peut y avoir des chevaux sur cette planète. Passe encore que son atmosphère soit respirable et qu'il y ait de l'eau et de la végétation (de toute façon, le film aurait été impossible sans ça). Mais qu'il y ait des chevaux, c'est vraiment peu probable. Et il me semble tout aussi peu probable qu'il y en ait eu à bord de l'Oberon et qu'ils se soient donc crashés avec les hommes et les singes qui allaient coloniser la planète...

Voili voilou. Au final, outre le fait que voir Mark Walhberg m'a donné encore plus envie de me ruer au cinéma voir Transformers 4 l'année prochaine, je suis très contente d'avoir revu ce film, qui apporte vraiment un plus à l'aspect visuel de la saga et qui dispose de très bons éléments. J'ai trouvé cependant dommage qu'il ne fasse pas plus réfléchir et relève plutôt du film d'action exploitant le voyage dans le temps, un peu comme le Star Trek d'il y a quatre ans, en laissant de côté ce qui est censé faire de la SF un genre intelligent. Mais au fond, Tim Burton a bien le droit de raconter des histoires à ses spectateurs sans les obliger à se creuser les méninges, et c'est du divertissement parfaitement valable!

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