lundi 30 avril 2012

Oups!

Vendredi, ce blog fêtait sa première année de vie! J'avais pensé faire un petit billet pour marquer le coup, mais la chose m'est totalement sortie de l'esprit... Un bon bloganniversaire en retard, donc, vaillant petit blog qui t'accroche à la vie malgré ton faible renom!

samedi 21 avril 2012

Callas Forever

Résumé d'Allo Ciné: En 1977, Maria Callas, la plus grande star lyrique que le monde ait jamais connue, vit recluse dans son appartement parisien. Bien que sa voix ne soit plus celle de ses belles années, un ami producteur, Larry Kelly, lui propose d'interpréter Carmen dans un film, en synchronisant, grâce aux nouvelles technologies, sa voix lorsqu'elle était plus jeune aux images actuelles. Tout d'abord hésitante, elle accepte finalement le projet, avec le soutien de Sarah, son amie journaliste.


 Je connais peu Zeffirelli, dont je n'ai vu jusque là que La Mégère apprivoisée (1967) et le Turandot diffusé par UGC le mois dernier. Ce film était donc une bonne occasion de découvrir un peu mieux ce réalisateur.

J'ai trouvé ce film tout simplement superbe. On a affaire à une Fanny Ardant exceptionnelle dans le rôle de Maria Callas et un Jeremy Irons toujours aussi bon (même si j'ai été un peu perturbée, au début du film, en entendant Scar répondre à des journalistes....).

 Jeremy Irons dans Le Roi Lion.
(Ok, je sors.)

L'histoire est complètement fictive, ce qui m'a rassurée un peu (car, soyons honnête, le projet autour duquel tourne le film est une vaste supercherie), mais permet de découvrir un peu mieux cette grande cantatrice à la fin de sa vie, alors qu'elle vit enfermée dans son appartement parisien. J'ai été extrêmement émue par la scène où Maria Callas "rejoue" un air de l'opéra Madame Butterfly de Puccini: au cours de la nuit, elle passe un enregistrement de sa propre interprétation réalisé des années plus tôt et, seule dans la pièce, en chemise de nuit, elle fredonne les paroles de sa voix croassante.

Le duo Fanny Ardant-Jeremy Irons fonctionne très bien. C'est un vieux couple d'amis qui peuvent être tout à fait honnêtes l'un envers l'autre et qui s'aiment malgré leurs différences et les furieuses engueulades dont ils agrémentent leurs journées de travail. Le personnage de Jeremy Irons fait d'ailleurs preuve de beaucoup d'humour.


Autre point intéressant: À partir du moment où l'enregistrement de Carmen commence, on suit la vie réelle de Maria Callas (travail sur le plateau, enregistrement) tout en plongeant dans le film Carmen. Par exemple, les personnages regardent l'enregistrement sur un écran, qui grandit progressivement jusqu'à ce que nous, spectateurs, ne voyons plus que les actions de Carmen. (Je me sens confuse, j'espère que mes lecteurs comprendront...)

Carmen.

J'ai été contente de découvrir en vrai Joan Plowright. Cette gente dame donne en effet sa voix à Baylene, vénérable vieille dame Brachiosaure dans Dinosaure de Disney, le film d'animation de 2000.

Joan Plowright en vrai et en Brachiosaure.

Pour en savoir plus sur la vraie vie de Maria Callas: le billet que Maelig lui a consacré après la diffusion d'un documentaire sur Arte à l'occasion des trente ans de sa mort.

L'Homme qui voulut être roi

L'Homme qui voulut être roi est un film de 1975. Tiré d'un livre de Rudyard Kipling, il a été réalisé par John Foreman et surtout John Huston, que j'ai découvert récemment et dont je vous ai déjà parlé avec enthousiasme ici.


C'est l'histoire de deux aventuriers britanniques habitant en Inde, qui décident de passer en Kafiristan pour y devenir rois. Et qui vont réussir à prendre le contrôle de la région, bien que de manière inattendue.

Le film est très amusant et surtout le duo Sean Connery-Michael Caine fonctionne très bien. À voir absolument en version originale pour apprécier pleinement leurs accents respectifs, écossais contre britannique! :) Une confirmation du talent de John Huston, dont j'essairai de continuer à explorer la filmographie.

Mise à jour (quelques heures plus tard): J'oubliais que je voulais citer une réplique qui m'a beaucoup marquée. Tout au début du film, alors que Rudyard Kipling est penché sur son travail, un mendiant bien mal en point entre dans son bureau. Kipling le reconnaît avec difficulté et l'appelle par son nom, ce à quoi l'homme répond: "The same, and not the same, who sat beside you in the first class carriage, on the train to Marwar Junction, three summers and a thousand years ago."

mardi 17 avril 2012

Top Ten Tuesday (6)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.


Le thème de cette semaine:
Les dix plus gros pavés que vous avez lus

En temps normal, je ne considère un livre comme un pavé que s'il dépasse les 800 pages, mais je vais tricher un peu ici, de manière à avoir au moins un livre italien dans la liste.

1. Le Vicomte de Bragelonne d'Alexandre Dumas. Environ 2500 pages réparties en trois tomes dans l'édition Folio. (Et même que j'ai réussi à le lire en dix jours, et même que je n'étais pas au chômage technique durant cette période! Youpi!)

2. The Witching Hour (Le Lien maléfique) d'Anne Rice. 1038 pages dans l'édition de poche de Ballantine Books.

3. The Mists of Avalon de Marion Zimmer Bradley. 1009 pages dans l'édition de poche Penguin. (N'oubliez pas que ce livre a été charcuté dans son édition française: il a été publié en deux tomes et il manque des passages!!)

4. The Lord of the Rings de J. R. R. Tolkien. 1008 pages dans l'édition en un volume de Houghton Mifflin (je ne compte pas les appendices).

5. Harry Potter and the Order of the Phoenix de J. K. Rowling. 955 pages dans l'édition de poche Bloomsbury.

6. The Complete Chronicles of Conan de Robert E. Howard. 925 pages chez Orion Books.

7. Vingt ans après d'Alexandre Dumas. 920 pages environ chez Folio.

8. Les Trois mousquetaires d'Alexandre Dumas. 880 pages environ chez Le Livre de Poche.

9. La Storia d'Elsa Morante. Environ 600 pages. (Pas un vrai pavé, donc, mais le plus gros livre italien que je possède.)

On se demande qui ralentit mon rythme de lecture, hein monsieur Dumas!

jeudi 12 avril 2012

Häxan

Häxan, ou La Sorcellerie à travers les âges, est un film suédois de 1921 réalisé par Benjamin Christensen. J'ai eu vent de ce film en janvier dernier, lorsque j'en ai vu un extrait à l'exposition sur les sorcières organisée par le Musée de la Poste à Paris. Anne Quent et moi avions observé avec un certain amusement un sabbat muet en noir et blanc au cours duquel une sorcière posait un baiser bien chaste sur les fesses du diable en personne. J'avais noté le nom de ce film dans un coin de ma tête et de mon petit carnet, et il se trouve que je suis tombée sur le DVD à la médiathèque.

Des gens bien louches fréquentent l'église du coin...

Häxan est en réalité un film documentaire: il alterne entre la présentation de documents historiques et les scènes reconstituées pour étudier le phénomène de la sorcellerie au Moyen-âge. On y visite ainsi la demeure souterraine d'une sorcière, le jugement rendu par l'Inquisition à l'aide de méthodes fort peu orthodoxes et les aveux délirants arrachés aux femmes suppliciés. C'est dans ce contexte qu'a lieu le sabbat kitsch et pourtant fascinant au cours duquel les fesses du diable sont couvertes de bisous et un bébé finit dans un chaudron. Le réalisateur fait enfin le parallèle entre les manifestations de la sorcellerie et un certain nombre de troubles psychiques qui conduisent actuellement (entendre: au moment de la sortie du film) les femmes à l'asile.


J'ai adoré ce film très spécial, qui oscille entre ironie kitsch et véritable horreur (la courte présentation des instruments de torture m'a vraiment mis mal à l'aise), et j'ai trouvé la musique absolument splendide. Il faut cependant préciser que la bande-son originale de 1921 a été perdue et que j'ai regardé le film avec une orchestration composée en 2006 par un certain Bardi Johannsson (la jaquette du DVD précise qu'il s'agit du leader du groupe islandais Bang Gang: avis aux amateurs!): je ne sais donc pas si j'aurais été autant touchée par ce film si j'en avais vu la version originale. Mais le film est intelligent et triste indépendamment de sa musique.

Matériel: une marmite.
Ingrédients: un bébé.
Mettre le bébé dans la marmite. Laisser mijoter et servir bien chaud.

Le DVD édité en France propose deux autres versions du film (une enregistrée en 1968 avec un narrateur remplaçant les cartons et une plus longue et muette), que je n'ai pas regardées pour l'instant.

Je ne pense pas que Häxan puisse plaire à tout le monde, ne serait-ce que parce qu'il faut faire preuve d'un peu de patience pour regarder un film muet et qu'il déborde de scènes pouvant mettre mal à l'aise (moines terrifiants, nonnes hors de contrôle, diable lubrique joué par le réalisateur en personne, profonde souffrance des femmes accusées de sorcellerie). Il semble avoir été très mal reçu à l'époque et il a même été banni aux États-Unis. Mais je pense qu'il mérite sa place dans l'histoire du cinéma aux côtés d'autres grands films des années vingt et qu'il est bien dommage qu'il soit désormais si peu connu.

Pour en savoir plus
Une critique intéressante sur le site Horreur.com

samedi 7 avril 2012

Jane Eyre

Une nouvelle adaptation de Jane Eyre de Charlotte Brontë va bientôt faire son apparition sur nos écrans.

Je suis un petit peu perplexe car la bande-annonce me semble mettre l'accent sur le côté "fantastique" de l'histoire. Je ne nie pas que cet aspect est présent dans le livre, mais je trouve qu'on se croirait vraiment dans la bande-annonce d'un film d'horreur ou dans Sleepy Hollow.


Cependant, le film est réalisé par Cary Fukunaga, le réalisateur de Sin Nombre (un film assez dur sur l'émigration sud-américaine vers les États-Unis et les cartels de la drogue qui a fait 97 000 entrées en France, un vrai succès auprès du public....), et le casting me séduit complètement.

Mia Masikowska, qu'on a récemment croisée dans Albert Nobbs (elle joue l'employée qu'Albert tente de séduire), joue Jane Eyre. Bon, il me semblait que Jane Eyre devait être un peu moche, ou tout du moins pas très séduisante, alors ce choix est peut-être un peu bizarre, mais passons...

 Glenn Close et Mia Masikowska dans Albert Nobbs.

Michael Fassbender, qu'on ne présente plus (je préciserai cependant que j'ai appris cette semaine qu'il est à moitié irlandais!!), joue Rochester.

À ta santé, Magnéto!
Michael Fassbender dans X-Men, le commencement.

Et Judy Dench, qu'on ne présente plus non plus, joue Madame Fairfax.

Une Judi Dench très mécontente et une Cate Blanchett dépassée
dans Chronique d'un scandale.

Rendez-vous le 25 juillet (pffff, c'est dans longtemps...).

vendredi 6 avril 2012

Le lien maléfique (2)

'What?'
'Doesn't matter,' Rowan said, and came on, guarding the flame as before. 'The light made him look as though he'd moved.'
The woman looked back fixedly at the portrait as Rowan stood beside her. 'You'll see many strange things in this house,' she said. 'You'll pass empty rooms only to double back because you think you've seen a figure moving, or a person staring at you.'

Anne Rice
The Witching Hour

jeudi 5 avril 2012

Le lien maléfique

"To send an inexperienced man like Townsend to make contact with the Mayfair Witches is like sending a child directly to hell to interview the devil."
Anne Rice
The Witching Hour

mardi 3 avril 2012

Bone

Bone est un comic de fantasy absolument génial!

L'histoire: Fone Bone, Phoney Bone et Smiley Bone ont dû fuir Boneville après que Phoney Bone se soit présenté aux élections municipales dans une candidature catastrophique. Les trois cousins traversent un désert, mais ils sont séparés par une tempête de criquets. Fone Bone se retrouve alors dans une grande vallée bien mystérieuse, où il rencontre notamment un DRAGON AUX OREILLES POILUES, des rats-garous affamés et Thorn, une jeune fille dont il tombe éperdument amoureux et dont la grand-mère, Mamie Ben, fait des courses de vaches (c'est-à-dire qu'elle court avec un troupeau de vaches et qu'elle arrive toujours première).

 Fone Bone s'oriente avec une carte...
 Mais! Qui se cache dans l'ombre?!?

Une course de vaches qui dégénère.
Phoney Bone, Smiley Bone, horde de rats-garous affamés.

Mais pourquoi Mamie Ben semble-t-elle connaître le grand dragon rouge et ne pas l'aimer? Pourquoi Thorn rêve-t-elle de dragons? Pourquoi Fone Bone rêve-t-il à son tour du grand dragon rouge, dans une scène tout droit sortie de Moby Dick, son livre préféré? Et pourquoi le Seigneur des Criquets, le chef des rats-garous, s'intéresse-t-il de si près à Phoney Bone, "celui qui porte l'étoile"?

 Fone Bone, Thorn et Mamie Ben en mauvaise posture.

Lucius (tavernier désespéré), Fone Bone inquiet,
Smiley Bone perplexe, Phoney Bone machiavélique.

Je suis tombée sous le charme de Bone dès le premier album, La Forêt sans retour. J'adore les dessins mignons et rigolos de Jeff Smith. J'ai envie de faire des câlins à tous les personnages et je trouve qu'il rend extrêmement bien les différents émotions des visages avec fort peu de traits, notamment dans le cas des trois Bones.

Et, franchement, comment résister à un DRAGON AVEC LES OREILLES POILUES?!?


Et les rats-garous, notamment les deux rats-garous stupides, dont l'un est OBSÉDÉ PAR LES QUICHES?!? Et Bartleby, bébé rat-garou hautement câlin?!?

Fone Bone et Bartleby.

Et LE SEIGNEUR DES MARCHES DE L'EST, sorte de puma géant?!?


Bone a été publié en épisodes de 1991 à 2004, puis il a été publié sous forme d'albums et a été colorisé. En France, les albums sont édités par Delcourt. Ici, j'ai choisi les couvertures de la version colorisée, qui se compose de neuf albums. La version noir et blanc de Delcourt en compte onze, le découpage étant différent.

Mamie Ben est furax!
À droite, patte de gros chat.



Apparemment, Bone est très connu dans le monde des comics et Jeff Smith a d'ailleurs reçu une belle série de récompenses pour son travail. Il serait prévu d'en tirer trois films, mais Wikipedia reste très vague à ce sujet et je crois que rien n'est réellement fait.


Pour en savoir plus: Boneville, le blog de l'auteur

dimanche 1 avril 2012

Le Château des Carpathes (1892)

Quatrième de couverture de l'édition Le Livre de Poche:
Près du village de Werst, en Transylvanie, se dresse le château des Carpathes qui depuis le départ du dernier représentant de ses seigneurs, Rodolphe de Gortz, est complètement abandonné et fui par tous tant les rumeurs alarmantes et de folles légendes circulent à son sujet.
Un jour, une fumée est aperçue au faîte du donjon. Malgré leur peur, le jeune forestier Nic Deck et le docteur Patak partent en reconnaissance et sont victimes de phénomènes surprenants.
Peu après ces événements, le comte Franz de Telek qui voyage pour oublier la mort de sa fiancée, la cantatrice Stilla, arrive à Werst. Apprenant que le château des Carpathes appartenait à celui qui l'avait maudit au moment du décès de la Stilla, il décide de s'y rendre...
Dans ce roman envoûtant, Jules Verne s'affirme comme un maître de la littérature fantastique.


Ce livre de Jules Verne me faisait de l’œil depuis plusieurs mois. Comment résister à une invitation à voyager en Transylvanie avec un écrivain que j'aime déjà beaucoup, bien que je ne le connaisse que depuis fort peu de temps (septembre dernier), et aux jolies couvertures rétro de l'édition du Livre de Poche, qui reprend les illustrations de l'édition Hetzel originale?

Le Château des Carpathes s'est révélé un bon moment de lecture, puisqu'il allie le style bien particulier de Jules Vernes (une certaine ironie dans la description des personnages, la tendance à faire des listes de substantifs, la précision scientifique etc) à l'imaginaire que nous associons à la Transylvanie (le château en ruines hanté, la population superstitieuse). Ce n'est probablement pas son meilleur livre (cependant, je n'en ai lu que trois, alors je peux difficilement faire un classement pertinent), mais ça change et c'est bien sympathique.

Dans tous les cas, l'édition du Livre de Poche ne coûte que quatre euros et il ne fait 215 pages, soit un investissement économique et temporel assez faible: ça vaut le coup d'essayer! :)