vendredi 18 novembre 2016

Pour l'amour de Finette (1983)

Tombée sur une histoire de chats de Remo Forlani d'occasion, je n'ai pas hésité car j'avais beaucoup aimé Gouttière et que j'avais dit que je continuerais avec l'auteur. (Déjà trois ans depuis cette lecture, ce n'est pas possible, j'étais persuadée que c'était 2014! Où va le temps quoi?)  J'ai encore plus aimé ce livre-ci car il a une dimension plus universelle et n'a pas le petit côté "chatte amoureuse à l'excès" de la fin de Gouttière (qui m'est quand même resté en tête comme bizarre, bien que je réalise que je n'en avais pas parlé dans mon billet de l'époque!). 


Pour l'amour de Finette raconte l'histoire d'une bonne du XIe arrondissement de Paris qui se retrouve absolument seule dans son immeuble en juin 1940, tout le monde ayant fui face à l'arrivée des Allemands (notamment sa maîtresse, qui lui a ordonné de rester à son poste pour garder les biens de la famille et s'est empressée de disparaître).

En ce jour fatidique où les soldats allemands s'installent dans la capitale française, notre Adrienne entend un chat hurler dans les parages et casse la fenêtre d'un voisin pour récupérer ce chat affamé et désespéré. C'est Finette, une jolie chatte toute douce et câline avec son petit caractère. Prenant progressivement conscience des difficultés des animaux de compagnie dans le Paris occupé – par exemple avec la visite fatidique chez le vétérinaire qui euthanasie les animaux à la pelle car leurs maîtres n'ont plus de quoi les nourrir et ne veulent pas les laisser mourir de faim, passage qui m'a juste glacé le sang –, Adrienne commence à sauver des chiens et des chats et se décarcasse pour leur trouver de quoi manger. Une démarche qui la mènera tout de même à rejoindre la Résistance!

Un livre profondément humain, drôle, touchant et engagé à la fois, qui aborde plein de choses terribles avec une simplicité et une justesse uniques. Encore une fois, j'ai clairement pensé à Cavanna et à sa manière tellement simple et juste de voir le monde et de dire sans peur "les cons, ce sont des cons", mais Forlani le fait avec plus de gentillesse et sans crier, ce qui est aussi bien.

Le prisme de l'animal de compagnie est vraiment génial pour étudier l'être humain et voir ses différentes facettes: de ceux qui se sont engagés en faveur de la cause animale à un moment où la cause humaine était en piteux état, à ceux qui ont juste continué leur vie tant bien que mal, à ceux dont le comportement a été aussi abject avec les animaux qu'avec les hommes.

À la fin, j'ai cru comprendre que ce livre est tiré d'une histoire vraie, que Remo Forlani a vraiment rencontré Adrienne des années après la guerre. Si c'est vrai, ça redonne un peu foi en l'humanité. :)

2 commentaires:

  1. Je lis ton billet en diagonale car ce roman est dans ma PAL! Je devrais le lire bientôt, enfin... en 2017!

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