mercredi 20 janvier 2016

Elle (1886)

Maintenant que j'ai réussi à écrire et mettre en ligne les traditionnels bilans de l'année passée, passons, avec beaucoup de retard, à la première lecture de l'année 2016: Elle de Henry Rider Haggard.


Le petit contexte que je ne veux pas oublier:
J'ai acheté ce livre dans une merveilleuse bouquinerie de Lyon, un de ces endroits qui sentent le livre et le vieux parquet et où les murs sont recouverts de bouquins jusqu'au plafond. C'était une belle journée d'automne, j'étais avec une amie que j'aime, je venais de passer deux jours fabuleux à Equita et j'étais tout simplement heureuse.
J'ai repéré et acheté ce bouquin parce qu'il fait partie d'une vieille collection de fantastique éditée par la Librairie des Champs Élysées dont je possède déjà un volume, Zothique de Clark Ashton Smith, un petit recueil qui a été absolument déterminant dans mon parcours de lectrice.
Et voilà pour la minute émotion. :)

Je ne connaissais pas du tout Rider Haggard, mais il s'avère qu'il s'agit d'un écrivain important, qui beaucoup influencé d'autres grandes figures de la littérature fantastique ou d'aventure et qui a notamment écrit Les Mines du roi Salomon. En somme, j'ai comblé une lacune de culture générale que je ne soupçonnais même pas.

Elle, malgré un petit côté désuet, m'a totalement séduite. C'est l'expédition de deux Anglais au fin fond du continent africain, dans des contrées complètement sauvages et inexplorées par les Occidentaux, sur les traces d'une légende familiale qui se transmet de génération en génération depuis plus de 2000 ans et qui parle d'une mystérieuse Elle, reine immortelle d'un royaume souterrain...

Je suis clairement le public idéal pour ce genre de récit. Déjà, j'adore les introductions où le narrateur présente comment il a rencontré l'étrange personnage qui a vécu l'aventure avant de lui donner réellement la parole. C'est la tactique habituelle de Maupassant dans ses nouvelles fantastiques et je trouve que ça ouvre l'appétit du lecteur avec une efficacité redoutable. En plus, ici, on découvre un mystérieux coffre plein de reliques, on entend parler d'une légende surnaturelle, on embarque vers l'aventure et on rencontre enfin Elle... qui n'est pas un mythe, mais une vraie Reine, la redoutable et toute-puissante Celle-qui-doit-être-obéie!

En gros, si vous aimez l'Aventure avec un grand A ou Robert E. Howard et ses pays mystérieux, je pense qu'il y a de fortes chances pour que vous adhériez à Rider Haggard.

Je soulignerai tout de même deux réserves sur cette lecture: d'abord une vision un peu culcul de la femme, Elle en personne disant parfois "je ne suis qu'une pauvre femme", et ensuite une fin un peu décevante (pour moi en tout cas, j'aurais bien aimé que ça se termine différemment).

Bien sûr, je dois aussi souligner que j'ai lu cette œuvre en français et que j'ai donc lu la plume de Jacques Hillemacher... Je vous dirai si je suis choquée par la découverte de la VO quand je me mettrai à Haggard en anglais (ce que j'ai bien l'intention de faire).

4 commentaires:

  1. J'adore ce genre de découverte de bouquiniste et toutes les histoires qui vont autour, si je le croise peut-être que j'y jetterais un oeil.
    Par contre un truc me turlupine quand même : "j'étais avec une amie que j'aime" => Tu en as beaucoup des amies que tu n'aimes pas ? ;p

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Haha très pertinente ta question Vert. :D C'est pour souligner que j'étais particulièrement au taquet ce jour-là. Tu sais il y a des jours où on déborde d'amour pour les gens. :D
      Bon c'est rigolo, je viens de mettre le lien sur Facebook et c'est ton commentaire qui apparaît en aperçu, au lieu que le début de mon billet. Lol.

      Supprimer
  2. Intriguant. Tu as toujours le chic pour dégoter des trucs improbables tout de même :p
    "Je ne suis qu'une pauvre femme" c'est un couplet qu'on lit beaucoup dans Dracula aussi ... publié en 1897 ... Tiens, tiens. On dirait qu'à l'époque les auteurs devaient se justifier de mettre des femmes dans leurs livres en les dévalorisant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hihi merci. :)
      Oui ça n'est pas sans rappeler Dracula ça! C'est horrible! Je me demande si les femmes le disaient vraiment... :p

      Supprimer

Exprime-toi, petit lecteur !